Un comptoir-traiteur bio végétarien sur le point de prendre son envol. C'est tout en haut de la maison communale de Saint-Gilles que Charlotte Lambertini a aménagé son nid. Une jolie vitrine à l'ancienne avec des oiseaux peints en blanc. En plein confinement, elle a redonné vie à cet espace charmant et nous ouvre aujourd'hui les portes de son univers créatif et coloré.
C'est quoi APUS & Les Cocottes Volantes ?
Depuis octobre 2018, Les Cocottes Volantes sillonnent Bruxelles à vélo pour livrer des plats végétariens à base d'invendus bio transformés et complétés de produits bio, locaux et de saison pour des événements artistiques, culturels et kids friendly. C'est un projet qui sensibilise et lutte contre le gaspillage alimentaire, les produits industrialisés et le surplus d'emballages.
L'ouverture de notre comptoir-traiteur APUS & Les Cocottes Volantes est une opportunité qui va nous permettre d'aller plus loin dans la concrétisation de nos objectifs comme : l'accueil en formation et l'embauche de personnes en situation d'exclusion, des ateliers créatifs pour petits et grands et la transformation d'invendus pour en faire des plats à emporter pour des occupations temporaires et des associations d'aide alimentaire.
Pour nous : "Rien ni personne n'est à jeter".
Nous préférons donner la priorité à "ce" et "ceux" qui ne l'ont pas normalement à travers la récupération et transformation de légumes oubliés, jugés impropres à la consommation, et l'accompagnement de personnes fragilisées, peu ou pas considérées dans notre société.
Un grand challenge… on va commencer doucement et construire au fur et à mesure.
Pourquoi APUS alors qu'on te connaissait déjà sous le nom " Les Cocottes Volantes " ?
J'ai reçu une mise en demeure pour le mot “Cocotte” quand j’ai voulu déposer et protéger mon nom. C'est un ami Frédéric Mertens qui m’a parlé du martinet pour la première fois, “Apus ” en latin, cet oiseau migrateur qui passe presque toute sa vie dans les airs et hiverne au Congo. À la fois belge et congolais, Fred s'est passionné pour cet oiseau qui relie en vol ses deux pays d’origine. J’ai trouvé ça magnifique comme symbole. Il en avait dit suffisamment pour attiser ma curiosité !
Quel est ton parcours ? Pourquoi la cuisine ?
Dur à dire...je n'avais pas du tout prévu d'en faire mon métier bien que finalement je retrouve dans ma manière de cuisiner un mélange de tout ce que j'ai pu expérimenter jusqu'ici.
J'ai étudié les Arts Appliqués à 15 ans, puis l'Herboristerie à Bruxelles et l'Ortho-Bionomy (une pratique canadienne, mélange d'ostéopathie et de réflexologie) en France. J'ai aussi un diplôme de préparatrice en pharmacie et j'ai managé un restaurant pendant 4 ans sur Paris.
J'ai toujours adoré cuisiner, me plonger dans les livres de cuisine, inventer des plats parce que j'avais trop peu de plaisir à suivre une recette à la lettre!
J'ai eu comme un déclic après les attentats en France, ressenti le besoin urgent de rassembler les gens et ainsi l'idée d'un lieu qui puisse mélanger et accueillir tout le monde a commencé à germer dans ma tête. C'était pas mal utopique et naïf au début, en tout cas c'est ce qu'on m'a dit, et puis finalement j'ouvre un comptoir-traiteur qui met en pratique tout ce que j'avais sorti de ma tête au début alors que j'avais fini par accepter de renoncer à une partie de mes rêves.
Peux-tu nous en dire plus sur ta démarche de récupération et de cuisine à partir d’invendus alimentaires ?
Actuellement, je redistribue mes invendus à des associations d’aide alimentaire et des occupations temporaires. Ma collecte du vendredi soir au Barn d'Etterbeek est déposée à La Brigade de Solidarité Populaire qui fait une distribution le samedi matin. Celles du samedi soir aux Barn de Saint-Gilles, Sequoia Louise et Jourdan sont partagées avec l'asbl Souffle d'Espoir et L'abbaye, une occupation temporaire aux Marolles qui cuisine pour des personnes sans-abris et sans-papiers.
Pendant le premier confinement, une bonne trentaine de maisons/voisins m'ont aidée chaque dimanche à couper, cuisiner mes invendus pour les distribuer ensuite en vélo-cargo à différentes associations d'aide alimentaire, afin de respecter les mesures de distanciation tout en gardant du lien.
Nous avons nommé cette initiative "Coronaid" avec Luce Goutelle que j'ai rencontré à cette occasion et qui m'a beaucoup aidée dans la mise en place. Des commerçants Saint-Gillois ont rejoint l'aventure : Sara Lenzi du restaurant Entre nous, Marie Van Vanden Berghe du Marcel Bike Café, Nicolas alias Cubitus du Bar à jeux, Louise Dimanche de l'Herboristerie de Louise, Muriel Laurent ma voisine et responsable du magasin Super Monkey...
Ce que j'adore avec les invendus c'est la surprise de ne jamais savoir ce que tu vas récupérer et concrètement cuisiner juste après. Automatiquement, tu es amené.e à créer, laisser tes mains te guider, et la matière t'inspirer. Je trouve que c'est un moteur pour innover et faire confiance à son instinct. C'est tous les jours différent. Là, je suis dans mon élément.
L'ambition d'APUS & Les Cocottes Volantes c'est aussi de rendre la cuisine accessible à tous afin de simplifier le rapport à l'alimentation, apprendre à se débrouiller avec ce que l'on a dans ses placards, son frigo, à moindre coût. Ce sera au programme lors des ateliers créatifs pour petits et grands.
Place Maurice Van Meenen, 36 - 1060 Saint-Gilles
Recette des beignets de légumes de saison
Pour une vingtaine de beignets
Lactose free
Légumes : à varier selon la saison.
Exemple : potimarron, chou-fleur, aubergines, céleri-rave, …
Selon le légume choisi, on ajoutera plus ou moins de farine et d’eau de cuisson pour donner à la pâte la consistance qui convient.
C’est le fait de faire et refaire des beignets qui permettra de trouver ses repères en faisant davantage confiance au goût et à la texture de la pâte plutôt qu’à la recette.
- 600g de légumes4 oeufs
- +/- 30g d’herbes aromatiques
- +/- 1 gros oignon
- +/- 250g de farine
- +/- 8 cuillères à soupe d’eau de cuisson
- 1 sachet de levure chimique ou une cuillère à soupe de bicarbonate de soude
- épices : cannelle, curcuma, cumin, piments,...ou des mélanges : colombo, garam masala… amusez-vous ! Un seul conseil, y aller doucement avec le piment et la cannelle (dose personnelle : ½ cuillère à café max de cannelle et au total 3 cuillères à café d’épices).
- Sel et poivre
- +/- 300ml d’huile de friture
Ici les beignets ont été réalisés avec du potimarron.
Portez à ébullition une casserole d’eau salée, y plonger le potimarron coupé en morceaux de 2cm environ (gardez la peau) et cuire environ 6 min (eau frémissante).
Dans un saladier mélangez les oeufs, l’oignon coupé finement, les herbes aromatiques, les épices.
Egouttez le potimarron + veillez à garder un peu d’eau de cuisson. Écrasez grossièrement le potimarron.
Ajoutez le potimarron dans le saladier puis la farine et l’eau de cuisson et mélangez jusqu’à la consistance qui convient.
Ajoutez la levure ou le bicarbonate. Salez et poivrez à votre convenance. et ajustez les épices en fonction. Pour info, la pâte à beignet crue est toujours trop salée.
Il faudra goûter un beignet cuit de la première fournée et ne pas hésiter à rajouter du sel dans la préparation si besoin. Dans une grande poêle sauteuse ou un wok, faites chauffer l’huile.
Quand elle est bien chaude, plongez une cuillère à soupe de pâte par beignet. Retournez les beignets à mi-cuisson, ils doivent être dorés des deux côtés. Egouttez les avec du papier absorbant.
Dégustez ! Les enfants devraient apprécier également.
Photos: Apus & les Cocottes volantes