Lundi 8 avril 2024, jour de nouvelle Lune, un groupe de femmes de tous âges se retrouve dans un local des Marolles. Elles sont assises autour d’une table sur laquelle sont posés des livres, un carnet de recettes et un panier en osier rempli de plantes aromatiques fraîchement cueillies.
La conversation démarre sur l’alimentation durable et la santé au naturel, puis elles parlent de l’Aubépine qui commence à peine à fleurir, de l’Ortie qui émerge timidement de l’hiver, elles échangent des recettes d'élixirs et des conseils de soin, pendant qu’une tisane d’Aspérule odorante infuse tranquillement dans la théière. Tout en continuant leur discussion, elles s’emparent de brins de Sauge, de Romarin et de Tanaisie et confectionnent de petits bouquets, maintenus ensemble grâce à un tressage de fils serrés. Une fois secs, ils serviront comme bâtons de fumigation, pour purifier et nettoyer des lieux, renouant avec des pratiques anciennes, un peu oubliées, qui renaissent aujourd’hui dans un contexte de renouveau de l’herboristerie.
Sorcellerie? Rituel païen? Pratiques occultes? Rien de tel! Cette rencontre n’est rien d’autre que la quatrième permanence de L’herboristerie Sociale, un projet né en mars 2024 et initié par Myriam Clericuzio. Cette bruxelloise d’origine italienne, praticienne en phytothérapie, formée à l’Ecole des Plantes, a constaté le besoin urgent de (re) connecter les bruxellois et les bruxelloises à leur santé, leur apprendre les bases de l’herboristerie afin de les rendre autonomes dans leurs choix de santé. Pour cela, elle avait à cœur de créer un espace convivial dans lequel il serait possible d’échanger, de se rencontrer et de pratiquer ensemble différentes méthodes herboristiques.
Grâce à un soutien de la Fondation Mycélium, Myriam a pu mettre sur pied ce projet, hébergé dans l’Espace BOSCH, rue des Tanneurs 116 - 1000 Bruxelles, un lieu de cohousing qui prête son rez-de-chaussée à différents projets.
Les permanences ont lieu chaque lundi (hors vacances scolaires du calendrier francophone et jusqu’en décembre 2024) entre 14h30 et 17h. Le groupe se réunit, discute et échange autour d’un sujet avant de relever les manches et de passer à la pratique. Vinaigre à l’Ail des ours, sirop de Citron, pommade à la racine de Consoude ont déjà été réalisés et plein d’autres réjouissances sont au programme des prochains rendez-vous…
L’herboristerie Sociale a plusieurs missions : permettre aux participants et participantes de se rencontrer autour d’une tisane, de se familiariser avec la médecine naturelle, de recevoir des conseils de santé et d’apprendre les pratiques d'herboristerie. Mais le projet veut aussi sortir des murs, suivre les saisons et le rythme des cueillettes, indissociables de l’herboristerie familiale. Des balades en saison sont organisées pour identifier et cueillir les simples qui habitent la capitale. Et, comme la cueillette est interdite et réglementée en Région de Bruxelles-Capitale, Myriam se met en contact avec des tisanières qui peuvent donner leurs surplus de récoltes en échange d’un coup de main sur le terrain. L’occasion de découvrir les projets locaux, dont on ignore parfois l’existence, de tisser des liens et de s’entraider.
Si Myriam est l’initiatrice du projet, toutes les propositions, suggestions, recommandations sont bienvenues! Le fonctionnement est horizontal et tout le monde peut partager son savoir et poser ses questions, sans jugement. Nul besoin de suivre une formation en herboristerie, de connaître les plantes sous toutes leurs coutures ou de posséder plein de livres, l’accessibilité et l’inclusivité sont les fondements de ce projet ouvert à tous.tes. Les activités proposées sont gratuites ou à prix libre (lors des ateliers, notamment pour l’achat de matériel). Toute donation, de plantes médicinales, de matériel, de temps ou d’argent, est la bienvenue!
N’hésitez pas à contacter Myriam par téléphone (0486398011) ou par mail (info@lefoyersorcier.org) pour rejoindre le groupe et être informé de la suite de cette belle aventure. Venez découvrir les pouvoirs des fleurs, des feuilles, des racines et des graines de nos plantes médicinales, locales et parfois sauvages.
Illustrations: Annabelle Mai