Quel est ton processus de création ?
J’ai besoin d’avoir l’esprit “rangé” pour peindre. Je peux lancer mes recherches préparatoires, dessiner mes croquis un peu n’importe quand, mais la mise en peinture me demande beaucoup de concentration et je dois trouver le bon moment.
C’est assez procédural, sans parler des fois où je me filme en même temps afin d’en sortir du contenu work in progress. Côté process, je gribouille à l’iPad. Reporte mon illustration sur le papier. Je peins à l’aquarelle (pigments ou encres), au pinceau à réservoir essentiellement. Et ce, toujours en musique.
J’y mêle parfois du crayon de couleur aquarellable, et quasi systématiquement, du feutre fin noir pour les détails et pour accentuer les noirs. Pour explorer de nouveaux rendus, je commence à mixer l’aquarelle traditionnelle au digital, mais je n’en suis qu’aux balbutiements.
Pour savoir si une aquarelle est terminée ou pas, je la prends en photo, pars me balader et la regarde sur mon téléphone. Si l’aspect me convient, je la signe à mon retour. J’ai aussi la chance de créer autrement et de penser à quatre mains lors de ma collaboration avec Ippyoo, artisane d’art en sellerie maroquinerie.
Comment trouves-tu l’inspiration dans ton quotidien ?
En levant la tête et en m’attardant sur ce qui m’entoure quand je me promène. Je crois que j’ai des points de vues assez “photographiques”, sûrement parce que je travaille aussi dans l’audiovisuel.
J’arrive à me projeter et à regarder le décor comme s’il était placé dans une fenêtre, puis je le retranscris sur le papier. Le cadre devient cette fenêtre. J’aime aussi beaucoup me baser sur des photos préexistantes, modifier, déplacer, ajouter des éléments, et en refaire quelque chose de différent, totalement réinterprété. Souvent, je fais des mises en scène, les prends en photo et je peins.
Quels sont tes projets alternatifs bruxellois coup de cœur ?
J’admire beaucoup le travail de Julie Pernet qui peint des aquarelles oniriques. Ses rochers flottants, ses silhouettes en lévitation... et toute la gamme colorée qu’elle utilise, entre le bleu nuit et le rose coucher de soleil.
Toujours du côté de l’aquarelle, l’artiste Camille Holdermann. J’ai découvert une de ses œuvres sur une vitre version “street art” dans Bruxelles : un aplat corail, la silhouette d’un homme dont le tee-shirt se confond avec le fond, entourée de feuilles de monstera. L’aspect végétal, son utilisation du bleu et du vert, qui sont des couleurs qui me touchent beaucoup, m'ont tout de suite attirée.
Photos: Annabelle Mai