MOT: nom masculin (bas latin muttum, grognement)
Élément de la langue composé d'un ou de plusieurs phonèmes, susceptible d'une transcription écrite individualisée et participant au fonctionnement syntacticosémantique d'un énoncé.Pas toujours si simple. Nous nous sommes interrogées sur la signification et l'usage de certains termes souvent utilisés mais pas toujours maitrisés. Pour ce premier article du mot on s’est attaqué à « greenwashing ». Quels enjeux se cachent derrière ce mot? Elodie est partie explorer Bruxelles afin de comprendre les différentes formes que prend le greenwashing actuellement.
Qu’est-ce que le « greenwashing » ?
Le « greenwashing » désigne l’abus d’arguments écologiques ou de développement durable dans les messages de communication portés par des entreprises ou des organisations qui ne sont pas sincèrement engagées dans cette démarche.
Cette technique vise à tromper le consommateur sur la qualité écologique réelle d’un produit ou sur la réalité d’une démarche de développement durable.
Le terme « blanchiment écologique » est aussi couramment employé.
Au départ était une idée verdoyante…
Le greenwashing a commencé dans les années 1970 lorsque les consommateurs citoyens ont eu une meilleure perception et compréhension des enjeux liés à l’écologie.
C’est pour encourager les efforts des organisations qui y répondaient, par une politique sincère de développement durable, que « l’argument vert » a fait son apparition dans les campagnes de communication.
Malgré une législation nationale et européenne ainsi qu’une régulation par des organismes étatiques, indépendants ou associatifs, certains poissons sont passés entre les mailles du filet…
- en utilisant des termes non officiels : « respectueux de l’environnement », huile de palme « durable », voiture « propre », pétrole « vert », « CO2 » ...
- en créant un label maison « écologique » ou de « développement durable » sans le contrôle d’un organisme reconnu ;
- en faisant une promesse disproportionnée sur les actions positives d’un produit ou d’un service ;
- en utilisant, de façon malhonnête, un cadre naturel (forêt, plage, océan…) qui pourrait susciter l’achat d’un produit/service ;
« Brussels Greenwashing Tour »
Dans le cadre du Festival Alimenterre, nous avons déambulé dans le centre de Bruxelles à la découverte de ces marques qui manifestent un engouement, non dissimulé, pour l’éco-responsabilité…alors que la réalité des faits est tout autre. En suivant les guides bénévoles, on en a appris des vertes et des pas mûres ! :
- premier arrêt devant le géant de la restauration rapide pour observer son changement de logo : la lettre M (couleur jaune frite), inscrite sur fond rouge à l’époque, est aujourd’hui visible…sur fond vert !
- passage devant plusieurs enseignes de la grande distribution qui proposent une sélection de produits bio à des prix imbattables. Problème : le bio est aujourd'hui entre les mains d'industriels de l'agro-alimentaire…
- on se quitte devant le lion du secteur bancaire qui s’est doté d’une politique d’investissement durable…tout en accordant des financements à des sociétés productrices d’huile de palme controversées…
Le Prix Pinocchio du meilleur « discours vert » revient à…
En France, ce prix satirique a été créé pour dénoncer l’écart entre les discours éco-responsables et les actions réellement mises en œuvre par ceux qui s’en vantent.
Dans l’industrie du textile et sa tendance au prêt-à-jeter, selon vous, qui mériterait de remporter la palme du greenwashing ?
Deux références vertement conseillées (sources principales de cet article):
- Le Guide Anti Greenwashing, publié par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie)
- L’interview du réalisateur Werner Boote sur le greenwashing, par le média Brut. nature
Illustrations: Pauline Ravier