Petit traité de botanique
Nom scientifique : salvia officinalis
Noms communs : sauge officinale, grande sauge, herbe sacrée, thé de Provence...
Famille des lamiacées (comme la menthe, la marjolaine, le thym…)
Description
La sauge officinale se présente en sous-arbrisseau à racine ligneuse et brunâtre. La tige mesure de 20 à 30 cm et les feuilles sont ovales, rugueuses et blanchâtres avec un duvet de poils laineux. Les fleurs bleu-rose lilas sont visibles de mai à août.
La plante s'épanouit sur les sols calcaires des régions méditerranéennes et, cultivée dans nos jardins, on lui doit une belle exposition au soleil pour qu’elle puisse en tirer toute son énergie.
La récolte des feuilles et des sommités fleuries a lieu en juin-juillet, au début de la floraison.
Les petites histoires font la grande !
“Parler de la sauge, c’est parler de l’Histoire !”
D’abord cultivée en Grèce puis en Italie, d’où elle a été répandue par les Romains, la sauge officinale est considérée comme une herbe sacrée, récoltée à la main ou avec un outil en or. On dit que les cueilleuses étaient des femmes vierges ; la sauge étant associée à la fertilité.
Dans la religion judéo-chrétienne, la plante sauve Marie et son enfant Jésus du massacre des nouveaux-nés, ordonné par Hérode, en les cachant dans ses feuilles de velours. En signe de gratitude, elle reçoit de puissantes vertus guérissantes.
Dans les cultures amérindiennes, la sauge est brûlée pour éloigner les mauvais esprits, se connecter à ceux de la nature et purifier les espaces intérieurs/extérieurs.
Cette dimension spirituelle se retrouve également en terres britanniques où, lors d’un départ en voyage, un bouquet de sauge est suspendu dans la cuisine. Si la plante reste tonique, cela signifie que tout se passe bien pour celui.celle parti.e à l’aventure…
Propriétés
“Qui a de la sauge dans son jardin, n’a pas besoin de médecin.” [proverbe provençal]
Au Moyen-Age déjà, on reconnaît la sauge officinale capable de guérir d’innombrables maux.
Parmi ses puissantes vertus, on peut citer :
● Antispasmodique : elle facilite la digestion et combat les flatulences ;
● Anti-inflammatoire : elle traite les inflammations buccales comme les aphtes, assainit les gencives ; aussi utile pour lutter contre les maux de gorge ;
● Antisudorale : elle est préconisée en cas de transpiration excessive ;
● Mimétique des oestrogènes, elle soulage les troubles menstruels (cycles irréguliers, douleurs) et les troubles de la ménopause (en réduisant les bouffées de chaleur par exemple) ;
● Stimulante/tonique : elle agit, en profondeur, sur le système nerveux et peut apaiser les crises de surmenage, de fatigue nerveuse… En cette période de “retour à un nouveau normal”, elle pourrait être une bonne alliée !
Composants de la sauge officinale : huile essentielle, tanins, acide ursolinique.
Petite note d’attention : la sauge concentre, à haut degré, les propriétés de sa famille, il faut donc s’informer des indications/contre-indications avant toute utilisation !
Utilisations
En cuisine, elle nous fait saliver dans une saltimbocca, dans un ragoût ou dans un plat de pâtes fraîches et au beurre.
“Et, s’il n’y a plus de place pour le dessert après ces riches préparations, on opte pour la tisane digestion à base de sauge, verveine et serpolet !”
Du côté des cosmétiques, Emilia nous confie sa recette de dentifrice en poudre, fabriqué lors de ses ateliers ouverts à tous :
● 1 cc carbonate de calcium ; 2 cc d’argile verte ou blanche ; 1 pincée sel marin (1g) ; 1 pincée de poudre de plantes (sauge, menthe poivrée, thym, romarin, cannelle,...)
● Dans un bol, versez tous les ingrédients. Bien mélanger et mettre dans un pot hermétique.
● Saupoudrez sur votre brosse à temps humide, frottez et souriez !
Pour l’harmonie de la maison, on peut aussi brûler un bâton de fumigation une fois de temps en temps ou après le passage de vilains microbes sous notre toit !
Source littéraire en complément de l’entretien avec Emilia Farfan : “La Bible des plantes qui soignent, Michel Pierre, Chene"
Illustrations : Léa Decan