la région de bruxelles-capitale est bien plus verte qu’on ne l’imagine et abrite une mosaïque de parcs, bois, jardins et forêts. au creux de ces poumons verts, une ribambelle de plantes sauvages ont élu domicile et ne demandent qu’à être rencontrées. nous avons eu envie de vous partager une série d’articles sur quelques-unes de ces sauvageonnes de chez nous, avec des conseils sur la manière de les identifier, les cueillir* et les utiliser. ouvrez grand les yeux et les oreilles, le voyage en vaut la peine!
La pâquerette, heureuse bellis perennis
Petite marguerite, fleur de Pâques ou encore margriette, la pâquerette, amie chérie, perce au printemps et nous accompagne presque toute l’année, fleurissant de mars à novembre. On dit que celui qui mange les trois premières fleurs est protégé contre la fièvre et les maux de dents jusqu’à la prochaine saison.
Cette plante populaire de la famille des astéracées annonce discrètement le retour des beaux jours et des couronnes de fleurs.
Son nom botanique bellis signifie joli. Incarnation de la vierge, on la retrouve dans les hortus conclusus, ces jardins clos, au côté de l’ancolie, du lys et de la rose. La coloration pourpre sur la face externe de ces fleurs blanches serait celle de ses larmes de sang.
Cette petite vivace pérenne à l’image joyeuse et au caractère modeste peuple nos prairies, pâturages et bords de chemins.
Une tige unique à poils doux
Montant d’une racine courte et rameuse, munie de nombreuses radicelles, la tige est ronde, nue et poilue. Les poils sont dits tomenteux ; mous et à l’aspect cotonneux. Bien élancée, la pâquerette peut atteindre jusqu' à 15cm de hauteur.
Des feuilles disposées en rosette
Les feuilles ont la forme d’une petite spatule avec des poils soyeux et de larges créneaux sur les bords. Les jeunes pousses gorgées d’eau récoltées au printemps sont tendres et croquantes avec un goût qui s’approche de celui de la mâche avec une note de noisette.
Elles sont riches en minéraux de potassium, calcium, fer et magnésium avec de la vitamine C et A. Elles sont parfaites mangées crues et idéales en mélange avec d’autres feuilles pour une salade sauvage et vitaminée de saison !
Les feuilles poussant près du sol, on ne récolte que celles à l’aspect sain et propre. Et comme pour toutes les cueillettes de plantes, on les fait tremper dans de l’eau fraîche avec une part de vinaigre pour neuf parts d’eau.
Une fleur parmi les fleurs
La pâquerette nous offre deux types de fleurs dans son unique capitule qui est formé d’un cœur gourmand de tubes jaunes d’or et de ligules blanches. De nature frileuse, ils se referment la nuit ou par temps froid.
Utiliser les fleurs épanouies séchées la tête vers le haut pour réaliser une infusion douce à la saveur réconfortante et aux vertus dépuratives, apaisantes et cicatrisantes. Stimulante, comme la saison qu’elle annonce, on l’intègre dans nos cures de printemps. On la recommande pour soulager les difficultés respiratoires, diminuer la tension et atténuer les maux de tête ainsi que les torticolis. Pour une tisane, une cuillère à café de pâquerettes pour une tasse d’eau bouillante deux à trois fois par jour, en dehors des repas, jusqu’à la disparition des symptômes.
Les boutons floraux immergés dans du vinaigre donneront un substitut de câpres et l’on peut également confectionner une huile de beauté raffermissante avec ces fleurs pour une huile de bellis.
Une histoire de chance
Le 24 juin à la Saint Jean, on ne récolte pas les pâquerettes pour les consommer mais à des fins magiques. D’après la tradition populaire, les fleurs cueillies et séchées entre 12h et 13h nous porterons chance !
Les câpres c’est la vie !
Pour une recette de câpres de boutons de pâquerettes, récolter quelques poignées de boutons floraux encore bien fermés et les nettoyer. Une fois secs, saupoudrez-les de sel et laissez-les reposer quelques heures.
Rincer rapidement sous l’eau tiède et faire égoutter à nouveau.
Une fois débarrassés de toute leur eau, vous pouvez les placer dans un bocal, bien serrés et y verser par-dessus du vinaigre de cidre de pomme porté à ébullition avec une pincée de sucre et une pincée de sel pour les couvrir totalement.
Fermer et conserver au frais deux à trois semaines avant de les déguster !
*Quelques conseils à toujours garder en tête lors de vos cueillettes sauvages:
- La règle d’or : on ne récolte que des plantes que l'on a parfaitement identifiées. On n’hésite pas à utiliser nos cinq sens pour ça et on prend le temps de bien tout regarder.
- On cueille en conscience et avec respect, c'est à dire que l’on ne prélève que ce dont on a besoin. Il faut bien veiller à ce qu’il reste assez de la plante pour qu’elle puisse continuer à se reproduire.
- Pour savoir quand et quoi cueillir, on se réfère aux articles de Dot-To-Dot ou à un calendrier de cueillette, celui-ci par exemple
- On fait attention à la qualité du site de récolte. On évite les endroits pollués, les bords des routes, les sites chimiques, les décharges, les champs traités, ...
- On évite de cueillir les plantes qui se trouvent à ras du sol et peuvent être porteuses de maladies, on préfère les cuire ou, si on veut manger cru, on fait attention de cueillir à vingt ou trente centimètres du sol.Pour en savoir plus sur la réglementation dans son pays/sa région, on peut consulter ce site
Illustration: Mariia Timofeeva