L’artiste du mois: Marina Philippart

Pour l'illustratrice MARINA PHILIPPART la nature est une source d'inspiration illimitée et son dernier livre, «SORCIÈRE ET CHANOIR», en témoigne parfaitement. Ses dessins détaillés sont peuplés de personnages et d'animaux charmants qui nous racontent des histoires remplies de tendresse et poésie. Ses illustrations comportent souvent un mélange des techniques, où le pastel, l'aquarelle et le crayon collaborent à créer une atmosphère de rêves. Nous sommes ravies de vous présenter l'univers de Marina!

Quel est ton processus de création ?

Mon processus de travail a pas mal évolué ces dernières années, car après mes études de peinture j'ai décidé de m'orienter vers l'illustration jeunesse. Je suis passée de compositions très spontanées où le dessin avait 50% de chance de rater à des choses plus précises dans ma tête, car souvent il y a un projet sur le long terme, une histoire, un story-board pour me guider... Maintenant, c'est plutôt rare que je rate un dessin, même si je laisse une grosse place à l'improvisation et que je fais peu de crayonnés.

De toute façon, je n'ai plus vraiment le temps de rater mes dessins, car avec mes deux enfants, le temps pour dessiner est devenu une denrée très précieuse ! Mais sinon lorsque je dessine, il faut que je sois sur une table, avec tout mon matériel et un podcast ou de la musique ou même juste la radio, je pourrais passer des semaines comme ça, dans ma grotte.

Il y a aussi la partie écriture qui est beaucoup plus laborieuse pour moi, en général ça part d'une idée d'histoire que j'essaye de creuser mais cela prend souvent du temps. Je peux mettre plus d'un an à terminer une histoire et parfois elle ne se termine jamais. 

Comment trouves-tu l’inspiration dans ton quotidien ?

Je ne sais pas vraiment d'où me vient l'inspiration, je pense que pour moi c'est toujours parti de l'envie de dessiner. J'aime énormément les couleurs et ma passion c'est de les étaler sur du papier, lorsque je fais ça, je ressens de la joie, et si ça ressemble à quelque chose, c'est encore mieux, parce que sinon ça peut aussi devenir source de tristesse et de frustration. 

Je suis aussi une grande amatrice de livres jeunesse, j'en ai toute une collection et je scrute avidement les sorties jeunesse. Voir ce que créent les autres artistes me donne envie d'en faire autant. 

Mes idées d'histoires me viennent souvent en marchant ou lorsque je me réveille la nuit et en général elles me tournent dans la tête durant plusieurs semaines avant que je les note sur mon ordinateur ou dans mon téléphone pour ne pas les oublier. 

 

Quels sont tes projets alternatifs bruxellois coup de cœur ?

Malheureusement je ne vis plus à Bruxelles depuis 8 ans ! J'y ai passé toutes mes études et j'adore cette ville. A l'époque je faisais partie du collectif 1000 Bruxelles en transition, on organisait des marchés gratuits puis des potagers collectifs, j'aime beaucoup ce genre d'initiatives qui ont du sens pour moi mais je pense qu'ils ont cessé leurs activités en 2022.

Lorsque j'habitais à Bruxelles, je faisais aussi partie d'un collectif de fanzineux, le collectif Pili Pili avec qui j'ai découvert l'illustration alternative et notamment La petite Fanzinothèque Belge qui organise entre autres des salons de fanzines, j'aime bien cette ambiance punk. Maintenant je regarde de loin les activités des Ateliers du Toner que je trouve géniaux et aussi j'ai découvert Dia de Muertos qui célèbre les morts à la manière des Mexicains dans les Marolles, je n'ai pas eu l'occasion d'y aller mais je trouve ça magnifique !


Photos: Marina Philippart