L’artiste du mois: Lara Pérez Dueñas

Le travail de LARA PÉREZ DUEÑAS est immédiatement reconnaissable. Elle construit des compositions graphiques à partir de gravures monochromes qu'elle brode ensuite à la main.

«Le fil est un outil puissant qui me guide dans mes recherches autour de la féminité, des racines et de l'identité» explique Lara. 
Le temps écoulé et l'inattendu dans le processus du travail ainsi que les différentes couches appliquées au dessin sont des éléments constitutifs de son oeuvre. Nous sommes fières de clôturer l'année avec la délicatesse percutante du travail de Lara.

Quel est ton processus de création ?

J’essaye de me donner le temps de m'imprégner du sujet, faire des recherches et les laisser couler dans ma tête pendant quelques jours avant de commencer à penser en terme de concepts ou d’images.  Ensuite je gribouille mes idées sur mon carnet pour essayer de dégager l’essentiel : il est pour moi très important d’identifier le message clé derrière un article ou une idée. Je passe l’essentiel de mon temps sur ces premières étapes, qui sont aussi souvent les plus douloureuses. Une fois l’idée et la technique identifiées, tout va très vite, et c’est là que je peux vraiment m’éclater.

Je trouve que le processus de création est une véritable montagne russe émotionnelle, mais comme je suis quelqu’un de très bosseur, j’esquive les moments de découragement en continuant de travailler.

Comment trouves-tu l’inspiration dans ton quotidien ?

Je trouve beaucoup d’inspiration dans les arts antiques et dans les histoires mythologiques. J’aime beaucoup me balader dans le musée d’Art et Histoire du Cinquantenaire par exemple. Plus jeune, j’étais fascinée par les corps déformés de Francis Bacon et les mondes cauchemardesques de Dalí, et je reste attirée par tout ce qui est étrange ou inconfortable.  Dans la rue, je m’arrête regarder les textures des murs, les traces, les formes des feuilles et les profils des passants.  

Mais pour affronter un projet, c’est surtout dans la solitude de mon bureau, entourée de livres d’art et en laissant mon esprit divaguer dans un presque sommeil que je vais chercher l’inspiration.

Quels sont tes projets alternatifs bruxellois coup de cœur ?

Je suis très enthousiaste avec R-Use Fabrik que j’ai découvert il n’y a pas longtemps et qui tient une mercerie écoresponsable pas loin de chez moi, enfin un lieu où trouver facilement des tissus, fils, aiguilles… de seconde main !  

J’ai aussi un gros coup de cœur pour La Casa Planta, que j’ai découvert avec ma grande fille passionnée de plantes, et leur  idée de mettre à disposition leur bibliothèque d’ouvrages d’herboristerie. Faire un tour dans leur local, c’est de l’inspiration assurée !

 


Photos: Agustina Peluffo