Artiste et graphiste, vivant entre Taipei et Bruxelles, notre nouvelle artiste du mois nous a captivé par l'ambiance énigmatique de ses illustrations. BiHua Yang s'inspire d'expériences personnelles mais également de films pour explorer la gestuelle du corps et le mouvement. BiHua Yang est membre du collectif Cuistax et collabore régulièrement à la création de fanzines pour enfants. Plongez-vous dans son univers coloré et mystérieux!
- Quel est ton processus de création?
Je travaille principalement avec le crayon, l’acrylique et la peinture à l’huile sur papier ou sur toile, selon le type de projet. Habituellement, je dessine toujours de nombreux croquis au crayon avant de commencer à ajouter de la couleur. Ensuite, je choisis un moyen de continuer mon travail, la plupart du temps c’est la peinture.
J'aime la texture de la peinture, mélanger les couleurs dans ma palette et explorer de nombreuses nouvelles couleurs. J'essaie de concevoir des compositions structurelles simples dans mon travail, de supprimer les détails et de distiller les éléments que je vois intuitivement. Je me concentre sur les formes car j’aime conserver celles-ci simplement et les peindre avec une structure claire.
- Comment trouves-tu l'inspiration dans ton quotidien?
Les gens, la nature, les objets dans la rue, la photographie, tout cela me donne l’inspiration que je recherche pour mon travail. Je suis fascinée par les sensations calmes et étranges qui peuvent se traduire visuellement, comme par exemple des gens debout dans la nature ou l’espace vide sans émotion faciale.
Normalement je ne peins pas de visage, je préfère dessiner des postures, des mouvements qui peuvent se construire au travers d’images. Je ne suis pas spécialement une bonne conteuse d'histoire, mais je peins et j’essaie de capturer une certaine émotion.
J’aime également apporter un peu d'humour dans mes dessins et je m'intéresse particulièrement à la figuration concrète.
Au début de ma carrière de peintre, j'ai été beaucoup influencée par les films d’Agnès Varda. Ses films sont accessibles et empathiques, ils m'ont vraiment inspirés et particulièrement dans ma façon de redéfinir la femme, que j’ai souvent dessiné avec des formes excessives. Mais je ne veux pas me définir un style précis pour mes travaux, j'essaie toujours d’explorer de nouvelles perspectives et de me remettre en question.
- Quel est ton projet alternatif bruxellois coup de coeur?
Les Bocals c’est un petit groupe de personnes proposant des repas bio à emporter dans des bocaux dans plusieurs dépôts. Ils collectent tous leurs ingrédients auprès de fournisseurs locaux et d'invendus, afin d'appliquer une économie circulaire et une politique zéro déchet.
Cela pourrait être une nouvelle tendance pour certaines personnes qui n’ont pas le temps de cuisiner ou qui aiment simplement la nourriture et le concept. J'aime ce concept qui peut aussi changer peu à peu les habitudes de consommation de notre vie.
Photos : Agustina Peluffo