On est très contentes de vous présenter Anouk Jurdant, illustratrice à l’univers très personnel. Anouk a cette façon unique d’infuser dans chacune de ses illustrations un style dynamique, expressif et plutôt émouvant. On ne s’en lasse pas!
- Quel est ton processus de création?
La majorité du temps, je dessine à l'encre de chine, souvent au pinceau, pour obtenir un contraste bien net. Je scanne et je compose, réaménage sur Photoshop. Je travaille plus rarement les couleurs car je ne m'y retrouve pas. Je réponds parfois à des commandes demandant des couleurs alors soit je me lance des challenges et je prends la palette d'aquarelle, soit je propose du binaire: bleu et blanc, bordeau et gris.
J'essaye de ne pas rester dans ma zone de confort et je m'impose des techniques différentes (faire imprimer chez un risographe ou un sérigraphe) et me forcer à penser en calque de couleur, mais c'est vraiment un effort intense!
- Comment trouves-tu l'inspiration dans ton quotidien?
En général je réponds à des demandes/commandes et je réfléchis à la thématique et à l'envie du "client". Sinon je lis énormément de bd, romans graphiques, micro-éditions et je me rends assez régulièrement dans des galeries et musées. Je suis à fond les comptes Instagram d'artistes/illustrateurs d'un peu partout.
- Quel est ton projet alternatif bruxellois coup de coeur?
J'aime beaucoup les initiatives qui viennent du coeur (concerts à la maison ou dans des lieu inhabituels), et qui rassemblent une mixité (de genres, races, strates sociales) ou l'Humain est valorisé de différentes façons. J'ai la chance de travailler comme médiatrice culturelle pour un fablab et j'adhère vraiment à la charte imposée qui propose de se réapproprier des techniques industrielles, tout en faisant émerger des compétences manuelles, artisanales et mettre en commun ses connaissances. Pour autant que cela soit "alternatif" je trouve l'esprit copyleft (vs copyright) creative commons vraiment attrayant et intéressant.
Photos : Agustina Peluffo