Le CIRCULARIUM investit un espace immense à deux pas des Abattoirs de Bruxelles, et y installe une vitrine vivante de l’économie circulaire : visite en image lors de l’ouverture du 10 octobre dernier.
Le cri de ralliement avait été lancé en début d’année : un écosystème dédié à l’économie circulaire allait voir le jour, qui permettrait aux porteurs de projet circulaire d’avoir leur espace, leur vitrine.
Et quelle vitrine! Rien de moins que les 20 000 m² des anciens établissements D’Ieteren à côté des Abattoirs de Bruxelles, pendant 5 ans minimum!
Makers, upcycling, artistes, alimentaires, startups, récup, ateliers, avaient été conviés à soumettre leurs projets, leurs compétences et leurs envies pour venir occuper le Circularium, le dernier grand projet d’occupation temporaire qui s’est lancé à Bruxelles.
Après une pluie de propositions, une sélection visiblement ardue, et un déménagement masqué (les dernières voitures restantes de d’Ieteren sont parties fin juin, dixit Jonathan Ectors, un des deux cerveaux de Makettt, le gestionnaire), la fête d’ouverture a eu lieu samedi 10 octobre, et Dot-to-dot y était, pour relier les points!
Dans l’entrée trône une maquette, qui nous met déjà dans l’ambiance : c’est vaste!
Nous avons suivi la visite guidée et fait le tour de l’espace, qui prend vie au fur et à mesure, avec les projets sélectionnés, les habitants du quartier, les curieux qui passent...
Mais, au fait, l’économie circulaire c’est quoi?
C’est une façon de concevoir la production de biens ou de services en mettant en avant des valeurs de durabilité, d’anti-gaspi, de recyclage, dans un contexte local et générateur d’emplois non délocalisables. Autrement dit : de faire plus, avec moins, pour plus longtemps, en faisant travailler les gens ici, dans le respect et la conscience de l’environnement.
Le Circularium, ça sert à quoi?
L’objectif du Circularium est de rassembler des projets d’économie circulaire pour les faire grandir ensemble, s’entraider, mais aussi pour montrer qu’autre chose est possible : il faut montrer que l’économie circulaire n’est plus seulement un concept, mais une réalité à portée de main des gens et des entreprises.
Le Circularium c’est pour qui?
C’est pour les entrepreneurs, les collectifs ou les organisations qui ont des projets d’économie circulaire et qui viennent s’installer là pour développer leur activité. C’est aussi pour les entreprises ou les professionnels qui se demandent comment ça marche, ou qui y croient déjà et viennent rencontrer les nouveaux acteurs circulaires. C’est encore pour les gens qui sont curieux ou convaincus, et qui viennent pour participer à des ateliers, écouter des conférences, voir des expos sur la circularité.
Vous êtes du quartier? Vous êtes encouragés à venir : école des devoirs, potager collectif, magasin de 2nde main, et d’autres encore. Et si vous avez des idées vous serez écoutés.
Le Circularium c’est comment?
C’est grand, avec une zone de création technique (la Microfactory), des espaces de stockage pour les projets plus logistiques, un espace de cowork et rencontre et des espaces pour les événements.
Le Circularium ça va où?
Pendant la visite, on a vu 3 thématiques se dessiner :
Le circulaire et le zero waste : Rien ne se crée, rien ne se perd ; tout se transforme
Toutes les infrastructures restantes sur le site sont réutilisées, ou bien démontées puis réinstallées dans une autre configuration. Au niveau des projets invités par exemple Fruit collect, le 1er projet à s’être installé, qui récupère les fruits superflus dans les jardins des particuliers pour en faire des jus et les revendre localement ou les donner à des personnes précarisées. Il y a aussi Just Electronic, qui récupère des appareils achetés sur internet qui sont défectueux ou endommagés pendant la livraison, les reconditionne et les revend, leur évitant ainsi la casse…
Le circulaire amène l’innovation
Le défi de créer des objets toujours réutilisables, et même avec des utilisations multiples : La grande structure balançoire d’une des cours nous a beaucoup impressionnée : un module en métal créé par VakWerk permet de construire des structures modulaires à partir de morceaux d’échafaudage, de tiges de bambou, de cordes et de guirlandes lumineuses. Inhabituelles et oniriques. (et 100% démontables et remontables)
Le circulaire est (souvent) local
Si on parle circulaire à Bruxelles, on ne peut pas ne pas parler de … la Zinne! Bien entendu la monnaie locale bruxelloise est présente au Circularium. On avait déjà parlé avec elle là d’acteurs locaux, de spéculation financière et de boucler la boucle au quotidien.
Un autre projet qui envoie du bois : le très impressionnant Sonian Wood, qui récupère les arbres tombés en forêt de Soigne pour en faire des meubles en bois ici (sinon ils partent en Asie pour être transformés là-bas et parfois renvoyés ici...)
Encore plein d’autres projets, sujets, comme les Makers lab, Dioxyde de Gambette, la bière 100PAP (par et pour les sans papiers), des concerts d’instruments recyclés, la gestion raisonnée des déchets, un potager communautaire, … de quoi rêver!
A la sortie, nous avions un peu la tête qui tournait, avec tous ces projets et toutes ces idées, et le lendemain une seule envie : y retourner.
Nous attendons avec impatience le retour des conférences et expo, la réouverture de l’espace d'événements, et si vous avez un projet ou une entreprise dans l’économie circulaire et que vous cherchez un cool endroit où vous installer, envoyez leur un petit mot de présentation, vous serez bien accueillis.
Photos: Adelaide Cesbron