Artiste du mois: Sarah Cheveau

Hiver 2020

Sarah Cheveau crée des livres et des images mais surtout elle raconte des histoires. Illustratrice et enseignante de formation elle s’est aussi formée à l’art de raconter des contes. C’est ainsi qu’elle joue avec les formes, les couleurs et… les sons pour nous emporter avec ses inventions. Toujours à la recherche de nouvelles manières de mettre en relation ces éléments, c’est dans l’échange avec les enfants qu’elle trouve l’inspiration. Nous sommes ravies de vous présenter son travail !


Quel est ton processus de création?

Pour mes livres j'ai des idées et envies très spontanées. Ce sont des intuitions fortes mais aussi multiples et entremêlées. Je commence donc à jouer avec afin d'en extraire l'essentiel : je fabrique des maquettes, fais des croquis, des jouets, écris des textes. Puis je les partage avec mes amis et les montre à des groupes d'enfants. Au fil de leurs remarques et réactions je modifie mes prototypes, j'oriente, affine et perfectionne mon idée. Je crée en interaction constante. Cela me plait beaucoup, c'est très vivant et déroutant. Je n'aime pas la sensation de créer des choses uniquement pour moi-même et suis passionnée par ce que les livres ou l'art produit chez chacun de nous.

 

 

Comment trouves-tu l'inspiration dans ton quotidien?

Une de mes grande source d'inspiration se trouve dans la rencontre et l'échange que j'ai avec les enfants lors de mes ateliers. Particulièrement quand ils font des blagues ou des malices. Les enfants y déploient une intelligence vive extrêmement rafraîchissante et souvent très juste. On communique alors sur un autre terrain : au-delà des âges, des situations, de la mode et du temps, seulement dans un jeu du « ici, maintenant, ensemble ». Cela donne la sensation d'oublier tout le reste. Le seul but étant de communiquer avec l'autre, de le surprendre ou tout simplement de le faire rire à la blague.

 

Quel est ton projet alternatif bruxellois coup de coeur?

Je suis particulièrement impressionnée et reconnaissante des projets alternatifs culturels. Je pense à la médiathèque Nghe, la « médiathèque bricolée et sauvage » et aux ateliers du toner, un fab lab d'édition, espace de résidence artistique et d'exposition. A travers ces énergies collectives et libres, ils proposent de vraies découvertes artistiques mais aussi leur propre production. C'est important pour moi de me faire « bousculer » par d'autres points de vue et sensibilités et uu niveau plus global pour la ville, de savoir qu'il est possible pour chacun d'en être acteur.

 


 

Photos: Agustina Peluffo