Illustratrice et graphiste travaillant pour la presse, Mariia crée des scènes qui révèlent sa fascination pour le monde de la magie et du chamanisme. Portés sans détour par la naïveté sous-jacente de son travail, on débarque dans un univers super charmant où personnages et nature sont synonymes de force vitale. Hypnotisées par ses dessins, on est ravies de vous présenter le travail de MARiIA TIMOFEEVA.
Quel est ton processus de création?
Ça dépend vraiment des projets. Pendant assez longtemps je travaillais à l’ordinateur, maintenant j’essaie de plus en plus dessiner à la main, comme je le faisais avant, je teste de nouvelles choses. J’ai une énorme banque de textures que j’ai créé il y a 4 ans environ et que j’utilise toujours pour presque toutes mes illustrations.
Mais en général je fais des recherches sur le sujet, j’écris, je fais des mini croquis de ce qui me vient à l’esprit et puis je commence la réalisation. Comme je n’ai pas l’habitude de faire des croquis assez précis, je mélange souvent les deux étapes (recherches et réalisation) dans un seul, ce qui me permet d’aller super vite aussi. Et comme je suis plus efficace en sprint et pas en longue distance je suis assez confortable avec ce schéma!
Comment trouves-tu l'inspiration dans ton quotidien?
Je m’inspire beaucoup de mon vécu, de mes souvenirs, la question de mémoire m’intéresse beaucoup en général, je réfléchis pas mal à ce sujet. Ce qui se voit je pense dans mon travail photo aussi. La littérature et la musique sont très importantes dans ma création et dans ma vie. Je consomme des tonnes de musiques différentes, pour chaque création je fais une playlist spéciale et je l’écoute en boucle. Cela me permet de créer une sorte de bulle et me plonger dans ce nouvel imaginaire.
Je suis très sensorielle: des sons, des couleurs, des textures, la lumière peuvent me rappeler des événements de mon passé et donc m’inspirer. Souvent ce que je lis ou entends me donne des idées de concepts ou d’images, que je note ensuite dans mon carnet. Mes carnets de croquis ressemble plutôt aux journaux intimes, il y a beaucoup de textes, de bouts de phrases, des textures et des tests couleur, des questions que je pose à moi même ou aux personnages de mon passé. Il arrive que je me perde dans les trois langues que je parle (le français, le russe et l’anglais), donc parfois j’utilise les trois langues dans la même phrase (pas facile à décrypter par la suite!).
J’ai une admiration pour la montagne. Quand j’étais petite, j’ai vécu avec ma famille en Andorre, bordé par l’Espagne et le sud de la France. Ce sont des paysages qui m’ont beaucoup marqué et que je cherche toujours à sortir de mes souvenirs dans la vie réelle. J’ai besoin de voir des crêtes au moins une fois par an sinon je suis malheureuse.
Quel est ton projet alternatif bruxellois coup de coeur?
Coup de cœur absolu - Sanlémo, une galerie itinérante, engagée, active et dirigée par une femme magnifique qui est devenue mon amie. Avec Marion (la fondatrice) on travaille sur un projet de fanzine avec seulement des femmes-artistes (toutes trop cool). Cette première édition s’appelle « L’attente », le sujet est inspiré par les écrits de Roland Barthes... et on l’imprime en avril 🙂
Et le restaurant « Le Damoiselle » avec sa cuisine incroyablement bonne et son initiative d’exposer des artistes bruxellois. On travaille ensemble sur une expo et un projet de fresques pour la réouverture des bars et restaurants.
Photos: Agustina Peluffo