Un potager sur ma terrasse!

Hiver 2017-2018

 L’histoire en (presque) direct du démarrage d’un potager -bio bien sûr!- sur ma terrasse: de mois en mois, je vous raconterai son installation, mes essais, mes erreurs et réussites. Quel matériel j’utilise, ce que je sème, plante et récolte; comment je fais face aux problèmes: ravageurs et autres maladies; et je m’étalerai sur la satisfaction de produire de beaux légumes comestibles chez soi. Alors on y va, je vous raconte?


 

Je m’appelle Marie-Noëlle et suis Bruxelloise depuis plus de 40 ans. Je connais donc bien le climat de cette ville! Aimant passionnément les plantes (j’ai même exercé entre autres la profession de fleuriste), j’étais titillée depuis longtemps par l’envie de cultiver des plantes comestibles ; mais les ressources de ma maison, une cour sombre et deux balcons accablés de soleil en été, ne me permettaient pas de réaliser mon rêve.

Alors, plutôt que de déménager à la campagne à présent que nous sommes pensionnés mon mari et moi, nous avons décidé, d’aménager le toit plat au deuxième étage à l’arrière de la maison, en terrasse garnie de bacs de culture sur pieds, de manière à pouvoir travailler debout.

Ces sortes de grandes jardinières en bois que nous avons construites, d’une largeur et d’une profondeur de 40cm, offrent une surface cultivable de 2,75 m2. L’exposition n’est pas parfaite (nord-ouest), mais l’endroit bénéficie de plusieurs heures de soleil en été et l’immeuble d’en face, peint en blanc, renvoie bien la lumière.

Les travaux n’ont pu être terminés qu’au printemps bien entamé, aussi ai-je réduit mes prétentions pour cette année: un seul bac d’une longueur de 2,50m, rempli d’un substrat de fabrication maison.

Mis en place fin juin, ce dispositif qui accueille aussi quelques plantes ornementales (hortensia, camélia, clématite) a permis de récolter à partir de la fin d’août quelques haricots princesse (ceux que m’ont laissés les limaces) absolument croquants et délicieux, un joli potimarron (que j'ai utilisé dans la recette d’Aline), 500 g de pommes de terre roses, des tomates cerises dévorées par mes petites-filles au fur et à mesure de leur maturité et environ quatre kilos de tomates.

C’est un début encourageant, n’est-ce pas ?

Dans le prochain article, je vous conterai mes essais de salade d’hiver et quels problèmes de culture j’ai rencontrés jusqu’à présent. Et aussi: mes débuts dans la culture de champignons…

Je vous laisse avec ma recette de compost «en lasagne» maison:

Hiver 2017-2018

À la tête de deux grands bacs, représentant plus d’un m3 à remplir et n’ayant pas envie de charrier jusqu’au deuxième étage la quantité correspondante de terreau acheté dans le commerce, j’ai décidé de fabriquer moi-même le compost in situ, selon une technique inventée par Patricia Lanza dans les potagers urbains américains.

Il s’agit d’entasser en couches alternées différentes matières:

- des matériaux brunscartons (sans plastique ni impression à l’encre), feuilles mortes (sauf marronnier trop souvent infesté), paille, paillon, sciure mouillée, etc.

- et des matériaux vertsdéchets de tonte, plantes diverses ramassées à la campagne, déchets végétaux de cuisine, etc.

Quelques avertissements:

- Commencer par le matériau brun (quand on fait une lasagne sur terre on commence toujours par un carton plat) et terminer par un carton ça permet d’étendre le terreau final en une belle couche lisse.

- Le carton joue un rôle de séparation entre les couches et empêche les éléments légers de s‘envoler.

- Particulièrement intéressant si l’on y trouve: des orties (utiliser des gants!) ou encore le varech sec à récolter sur les plages, très riche en minéraux.

- Le processus de décomposition nécessitant de l’air et dégageant de la chaleur, je n’ai pas rempli les bacs sur toute la longueur.

- Par temps très sec il faut arroser de temps en temps le dispositif.

Ayant commencé en mars, j’ai constaté fin juin que le miracle avait bien eu lieu: je disposais d’un compost presqu’à point. Mais le volume s’était beaucoup réduit! J’ai donc rassemblé toute la matière dans un seul bac et l’ayant surmontée de plaques de carton, j’ai étendu par dessus environ 7 cm de terreau bio du commerce.

Et en avant pour les plantations et les semis!

Illustrations : Cécile Barraud de Lagerie